30 Aout 2022, 10h36

La personne est devant moi, elle ne sourit pas. On dirait même qu’elle a le regard un peu triste. On est au studio. L’objectif est de faire un portrait professionnel dans le secteur du conseil juridique. 

“De toutes façons, je n’aime pas sourire”. Ok, les choses sont claires. Je réfléchis vite fait dans ma tête. Comment je vais m’en sortir, car le rendu est vraiment sévère. 

Et puis rapidement, j’opte pour une solution. Rien ne sert de forcer une personne qui ne veut pas sourire à sourire. Ca fait fake, ça se voit, c’est encore pire. Donc on va exploiter ce coté “sérieux” sans que ça fasse sévère. Et puis après tout, l’objectif est aussi de rendre la personne telle qu’elle est, ou en tous cas telle qu’elle se montre à moi et tel que je la perçois. 


La marge de manoeuvre est étroite mais finalement, j’ai mon portrait.


Un portrait c’est 90% de relationnel et 10% de technique

L'exercice du portrait ne s'improvise pas même en ayant très peu de temps pour portraiturer quelqu'un. C'est un genre photographique qui nécessite une grande présence et une connexion avec la personne en face.

Quand je rentre d’une journée de portraits en entreprise, je suis rincé, vidé. Chaque portrait nécessite une attention à 100%. On ne peut pas faire un bon portrait en pensant à autre chose. Durant la prise de vue, en tant que photographe, on est en tension maximale, attentif au moindre geste, à l’attitude, à la direction du portrait. Ce qui fait la réussite du portrait, c’est la connexion avec la personne en face.

La technique, ça s’anticipe.

Traitons tout de suite le volet technique. Pour que la technique soit reléguée au 2nd plan, il faut qu’elle soit parfaitement maitrisée et anticipée afin d’être focalisé sur la personne à portraitiser le moment venu. Il faut donc bien évidemment être bon technicien mais la technique doit être traitée en amont pour qu’elle se fasse oublier le moment venu.

Le portrait, un face à face.

Certains photographes parlent de “combat” avec la personne en face pour que celle-ci lache prise et s’abandonne au photographe. Personnellement je n’y crois pas. Quand vous disposez de 5min pour faire un portrait, vous ne pouvez pas toujours prétendre à réussir à faire lâcher prise la personne en face. Et on peut faire un bon portrait même si la personne a l’impression de contrôler ce qui se passe.

Se renseigner sur la personne.

Enfin un bon portrait à l’improviste n’existe que très rarement, sauf à avoir de la chance. Professionnellement on ne peut pas compter sur la chance. Avant de faire un portrait pour la presse, pour un rapport d’activités ou pour tout besoin de communication, il faut se renseigner sur la personne ou sur l’entreprise et repérer les lieux avant le shoot. C’est du temps que le client ne voit pas forcément mais qui est nécessaire. Car le portrait doit refléter une personnalité ou les valeurs d’une entreprise, sa culture.


18 Octobre 2022, 2h35

Prélèvement d'organes dont le coeur sur une personne en état de mort cérébrale.

C’est l’heure précise à laquelle le chirurgien a clampé le coeur. En gros, le coeur du patient s’est arrêté de battre, ECG à 0. Enfin du patient, c’est vite dit. Celui qui est sur la table d’opération est juridiquement déjà mort avant même l’intervention. Il est mort cérébralement et ses proches ont accepté de faire un geste d’humanité et de générosité. Ils ont accepté que l’on prélève le coeur, les poumons, le foie, les reins et la cornée sur leur fils de 25 ans, victime d’un accident…


Le poids des mots, le choc des photos

Sophie est auteure et rédige. Laurent est photographe. Leurs 2 compétences leur permettent de réaliser des documentaires.

Ok, j’avoue c’est un peu facile d’aller reprendre le slogan d’un célèbre titre de presse magazine française mais il illustre bien le sujet de cette newsletter…

L’une écrit, l’autre photographie

J’avais envie depuis quelques temps d’évoquer avec vous le travail à 4 mains réalisé avec Sophie, mon épouse et auteure. L’une écrit, l’autre photographie. Nous sommes tous les deux auteurs. Sophie n’écrit pas de façon journalistique, mais lorsque nous travaillons ensemble sur un même projet, nous allons raconter l’histoire avec notre style et sous un angle authentique et bienveillant.

OK, mais pour quoi faire ? Eh bien, nous réalisons pas exemple des livres d’entreprise, nous intervenons sur le territoire de la marque, nous racontons les valeurs de votre entreprise, votre raison d’être, vos engagements. Bref, finalement tout sujet nécessitant de raconter une histoire, la vôtre.

Les travaux personnels, c’est notre R&D

En parallèle de nos travaux de commandes, nous avons tous deux des travaux personnels. Au travers de son travail d’écriture, Sophie met en récit la transformation et la transition dans les organisations. Vous pouvez retrouver et suivre son travail sur son blog. Quant à moi, je vous en ai déjà parlé, l’essentiel de mon travail d’auteur depuis plus de dix ans touche aux liens entre territoire et mémoire. Je travaille actuellement sur la ruralité dans les Hauts de France en me replongeant dans mon enfance…

Alors, si vous avez quelque chose à raconter dans votre entreprise, parlons-en !




26 Aout 2022, 13h30

Je suis réalisatrice auteure.


Ca claque, non ? C’est comme cela que Valérie se présente juste avant la projection de son documentaire en avant-première devant les techniciens du centre de maintenance dont est le sujet ledit documentaire.

Moi, j’étais là pour animer un photo-call permettant aux collaborateurs de venir se faire prendre en photo avec leur famille, devant un nez de TGV. Pas vraiment une photographie d’auteur, mais je ne dénigre pas ce genre d’exercice, bien au contraire. C’est l’occasion de rencontrer et d’échanger même brièvement avec beaucoup de gens et surtout de leur faire plaisir. J’avoue que cela m’a vexé même si son documentaire était très bien et je ne pense pas que ce fut intentionnel de la part de la fameuse réalisatrice auteure, plutôt sympa par ailleurs. Car moi aussi après tout je suis photographe auteur. Et je revendique haut et fort cette dimension d’auteur. Mais pas au point de me présenter d’emblée comme auteur. 

En fait, on est pas toujours auteur et il faut l’assumer. Faire de la photographie d’auteur serait-il plus noble que de répondre stricto-sensu à une commande client ?

Est-ce qu’un cuisinier passe toutes ses journées à inventer de nouvelles recettes ? Non. Parfois il cuisine juste des plats classiques dont il n’est que l’exécutant. Et ce n’est pas dégradant pour autant. 


Moi, je suis avant tout photographe. Un point c’est tout.


Les frontières sont parfois poreuses

08 juin 2022, 14h45

Il y a moins de 24h, je photographiais la remise du trophée de la meilleure innovation de gestion de trésorerie et de cash-flow à 2 jeunes startupers branchés dans le magnifique grand hall de la CCI de Lille. Et là je me retrouve dans une ZUP sous la pluie, devant Sylvie, résidente depuis 15 ans au sein d’une association venant en aide aux personnes fragiles.

“Alors Sylvie, qu’est ce qui vous fait vous lever le matin ? ”

“Oh ! un jour à la fois ! Je me donne des petits objectifs tous les matins. On vient de me détecter un Parkinson, alors je ne peux plus faire de la natation, du coup je marche. ”

“On a tendance à ne plus se rendre compte de la chance qu’on a.” J’ai failli ajouter “nous autres” en opposition à Sylvie… 


“C’est ça. Quand vous avez tout, vous ne savourez plus. Vous n’avez plus de goût.”

Des parents négocient avec une éducatrice pour organiser la garde surveillee de leur enfant Atelier de repassage permettant aux femmes victimes de violences conjugales de travailler Un résident dans les espaces communs de vie de la residence destinée a accueillir des personnes en grande difficulté sociale Espaces de vie commune dans la residence destinée à l'hébergement de personnes en grande difficulté. Moment de vie et d'échanges entre les résidents hébergés par l'association le Bon Coin Familial L'association le Bon Coin Familial héberge des personnes en grande difficulté sociale et financiere. Elle les aide à se réinsérer dans la société.
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