La solastalgie

Etes-vous atteint de solastalgie ?


Avez-vous déjà ressenti une douleur profonde causée par la perte de paysages familiers ? Si oui, vous pourriez être atteint de solastalgie. Pour ma part, cela fait maintenant plus de 10 ans que je mène un travail d’auteur qui questionne les liens entre mémoire et territoire. On est donc en plein dedans !


La solastalgie est un terme qui a été créé pour décrire la douleur émotionnelle causée par la perte ou la modification de notre environnement naturel. Cela peut inclure la disparition de paysages familiers, la destruction de habitats d’animaux, la pollution et le changement climatique.


De nombreux scientifiques suggèrent que la solastalgie est une nouvelle forme de stress environnemental qui affecte de plus en plus de personnes à travers le monde.

De toute évidence (quoique…) il nous vient facilement à l’esprit les conséquences immédiates du réchauffement climatique mais cette question de la représentation du paysage est finalement rarement abordée.


La question m’est venue de façon très concrète cet hiver. Dans le cadre de mon projet d’auteur Mon Amérique, qui porte sur la ruralité dans les Hauts de France, j’avais besoin de réaliser des images de ce territoire sous la neige. Je n’y suis tout simplement pas parvenu du fait d’une météo trop clémente…


La représentation iconographique du paysage ne concerne pas uniquement les travaux d’auteur. Elle peut aussi se poser dans certains aspects de la photographie dite commerciale, notamment dans la communication institutionnelle des collectivités locales, dans l’agro-alimentaire, dans le logement, dans la pub, le tourisme, etc. Bref partout où la thématique du paysage est présente, et c’est loin d’être négligeable…

Extrait de la série "Mines de Rien". Crédit Laurent Mayeux

Mieux gérer sa photothèque

Comment mieux gérer sa photothèque en interne ?


Vous utillisez toujours les 10 mêmes images dans vos communications…

Et vous aimeriez bien avoir un peu plus de choix mais voilà,
vous avez bien une photothèque sauf que les fichiers sont éparpillés un peu partout sur les serveurs de votre entreprise.

Vous ne savez plus mettre la main sur la série d’images que vous aviez fait faire à un photographe l’année dernière et qui pourtant étaient sympas.

Il y a des doublons voire des triplons et même des quadruplons (ça se dit ca ?) de certaines photographies chez Brigitte au Marketing, chez Bernard en prod et aussi chez Nathalie, l’assistante de direction.

Et il y a bien une photo intéressante pour votre publication avec Pierre qui est dessus mais comme il a quitté la société entre-temps, vous ne savez pas trop si vous pouvez utiliser son image.

Bref, c’est le gros b….😤😨👹 dans votre photothèque. Alors je ne serai pas contre le fait de vous vendre un nouveau reportage photo mais avant ça, si on mettait de l’ordre et un tout petit peu de méthode dans votre photothèque existante pour que vous repartiez sur de bonnes bases ?

Je vous accompagne dorénavant dans cette mission, depuis l’étude de l’existant jusqu’à l’indexation de vos images existantes, en passant par la création d’un thésaurus (ensemble de mots clés qui vous sont propres et connus de tous) et la formation d’une personne référente pour animer cette photothèque.

Ca vous intéresse ? Parlons-en…


Les femmes remarquables

Etes-vous heureuse d’être une femme ?


C’est par ces mots que nous avions démarré il y a 10 ans notre livre “Elles ont osé être remarquables” avec Sophie Mayeux, mon épouse et auteure. Cet ouvrage avait pour ambition de réaliser le portrait de 31 femmes remarquables de la région Nord Pas-de-Calais à l’époque. Remarquables et audacieuse dans différents domaines : sportif, politique, sociétal, économique, politique, etc.


Isabelle Depret qui a préfacé notre livre a tenté de répondre à cette question surprenante. Pourtant c’est bien celle qui est régulièrement posée aux femmes qui oeuvrent pour plus de mixité. Est-ce que l’on demanderait à un homme s’il est heureux d’être un homme ?


Le seul but de ce livre est de faire ressentir, par le portrait soutenu par le texte, la force de chacune de ces femmes. C’était aussi pour nous l’occasion de montrer un visage du territoire plein d’énergie et qu’elle pouvait provenir des femmes. Ces dernières ont une grande capacité à se mobiliser. Elles baissent rarement les bras et osent se mettre en action.


Personnellement j’ai pris beaucoup de plaisir à réaliser ces portraits. Sophie m’a appris à voir avec des lunettes de femmes. Et elle s’évertue à le faire au quotidien !


Nous appréhendons les choses différemment mais c’est justement cette différence indispensable qui fait le sel de la vie…


Les photographes et l’IA

J’ai testé Dall-E, le logiciel de création d’images via l’IA.


Vous saisissez “An Astronaut riding a horse in a photorealistic way” et vous obtenez la photographie du post. J’ai aussi testé sur un autre outil (Nightcafe) “2 persons discussing in an office of a big company”. Bon, là on est loin d’un rendu photographique mais en revanche, j’y vois plutot un éventuel outil d’inspiration ou servant de base à un brief, et encore.


L’IA est déjà bien présente dans les outils du photographe. Les logiciels de post-production savent reconnaitre un ciel, un visage, un arrière-plan. De même que les autofocus des boitiers actuels détectent les visages, les animaux et encore beaucoup d’autres sujets. On s’en félicite bien sûr car cette IA nous fait gagner du temps et de l’efficacité quand elle est utilisée pour ce qu’elle est, c’est à dire un outil.


Mais tout comme je reste convaincu que Chat GPT ne va pas faire disparaitre ni les journalistes, ni les rédacteurs, ni les écrivains, l’IA ne fera pas disparaitre les photographes. Ces métiers créatifs fonctionnent sur les ressentis, sur les émotions et sur le vécu de chaque auteur qui sont des éléments propres à chacun d’entre nous. Ce sont des raisons amplement suffisantes pour ne pas accorder plus de crédit qu’il n’en faut à ce qui n’est qu’un outil au service de celui qui l’utilise (et non l’inverse). Et sans parler des questions soulevées par L’IA relatives à la propriété intellectuelle, qui restent aujourd’hui sans réponse concrète.


En revanche pour les photographes qui sont en manque de créativité ou qui ne maitrisent pas la grammaire visuelle ou encore qui n’ont rien à exprimer, il y a du souci à se faire…

Image réalisée par l'IA

3 principes de base pour archiver correctement vos images et…les retrouver !

Le propre du photographe est de réaliser des images dont vous allez vous servir. Ok, c’est une évidence mais combien de fois j’entends mes clients qui m’avouent toujours utiliser les mêmes photographies dans leurs publications car ils ne savent pas retrouver facilement toutes les images réalisées dans le passé. Ca vous parle ? Pourtant il s’agit de quelques règles de base pour optimiser vos archives iconographiques.

Une seule personne pour gérer l’archivage des photographies sur votre réseau ou dans vos serveurs.
Écrivez une procédure qui tient sur un A4 maxi pour expliquer à quel emplacement sur vos serveurs et comment vos fichiers doivent être nommés et stockés. Et si vous confiez cela à un ou une alternante, prenez soin que la procédure d’archivage soit toujours la même y compris quand la personne a quitté l’entreprise.

Le graal, c’est le thésaurus. 

Kesako ? Les mots clés sont très importants dans vos images. Sans mot clé, impossible de penser retrouver une image parmi des centaines ou des milliers. Un thésaurus est un ensemble de mots clés propres à votre entreprise ou métier. Par exemple si BEC3 est un qualificatif d’opérateur technique chez vous et que tout le monde dans l’entreprise sait ce qu’est un agent BEC3, créez le mot clé ”BEC3” dans votre thesaurus. Quand vous aurez besoin d’une image pour illustrer une actu propre aux agents BEC3, ce sera facile à retrouver contrairement au mot clé ”agent”, beaucoup plus vague.

Archivez vos fichiers originaux livrés par le photographe en format TIFF. 

Ce format certes plus lourd que le jpeg ne s’altère pas dans le temps. A chaque fois que vous ouvrez et fermez un jpeg, celui-ci se décompresse et se recompresse. C’est ce qui fait qu’il tient peu de place mais l’inconvénient est qu’à chaque manipulation, le fichier s’altère. En outre cela vous incitera à travailler avec des copies en jpeg quand vous en aurez besoin et vous garderez toujours en lieu sur vos tiff.

Et last but not least, le photographe est là pour vous aider et vous conseiller y compris pour élaborer ensemble votre thésaurus et l’appliquer dans sa post-production quand il vous livre vos images…


La photographie industrielle peut-elle être artistique ?

Ben oui ! Aujourd’hui je vous parle de Christopher Payne, un photographe américain connu pour ses images réalisées dans les usines. C’est quelqu’un d’inspirant pour moi et une référence dans le domaine. 

La photographie commerciale comme source de financement artistique
Je voulais vous en parler car dans le monde impitoyable de l’art, la photographie commerciale est bien souvent dénigrée. Elle est qualifiée de nécessaire pour financer des travaux artistiques, sous entendu bien plus nobles. J’ai personnellement toujours trouvé cela réducteur et faux. Bon nombre de grand photographes seraient bien à la peine dans ce milieu de la photographie industrielle où l’on vous demande de sublimer les lieux et les gens, le tout rapidement et sans forcément disposer de grands moyens. Cela dit, comme vous pouvez le constater sur les images, Ch. Payne passe beaucoup de temps à rééclairer certaines scènes avec du flash. Bref, ce n’est pas forcément clic-clac Kodak ! 

L’exemple de Christopher Payne

Christopher Payne est un photographe autodidacte qui a découvert sa passion pour la photographie à l’âge de 17 ans. Après avoir passé quelques années à voyager et à pratiquer la photographie, il a obtenu son premier emploi en tant que photographe industriel à l’âge de 22 ans. Depuis lors, il a photographié des usines, des tunnels, des musées et des bâtiments publics à travers le monde.

Sa vision se démarque par une précision et une attention aux détails qui sont souvent négligés par d’autres photographes. 

Copyright  Christopher Payne

Copyright CHRISTOPHER PAYNE


Les 5 clés du droit à l’image en entreprise

Comme tout sujet juridique, l’objectif n’est pas d’être exhaustif mais plutôt de vous faire part de mon expérience au travers de ces 5 tips.


Qui est responsable ?

Le responsable c’est le photographe et non vous. Le droit à l’image est signé entre le photographe et la personne photographiée. C’est logique, car c’est le photographe qui possède de façon indéfectible le droit moral sur ses images et qui donc en maitrise la diffusion par le biais de sa note de cession de droits. Et donc droit à l’image et droit d’auteur vont souvent de pair. Attention cependant, en tant que donneur d’ordre et diffuseur, vous êtes malgré tout censé être facilitateur et pouvez être co-responsable en cas de manquement. Si vous avez un doute, demandez à votre photographe, il est censé être en mesure de vous renseigner très précisément car c’est dans ses compétences et son rôle, sinon méfiez-vous !


Le droit à l’image en parallèle du droit d’auteur.


Le droit à l’image est délimité comme le droit d’auteur dans le temps, dans l’espace, et sur des supports bien précis. Par exemple, vous cédez votre droit à l’image durant 5 ans, dans le monde entier, sur internet et sur les documents commerciaux de l’entreprise. Ce qui veut dire aussi que vous pouvez par exemple refuser que votre droit à l’image soit cédé sur une campagne d’affichage publicitaire mais tout en étant d’accord pour figurer sur la plaquette de l’entreprise ou son site web.


Les exceptions


Il y a des cas où le droit à l’image ne s’applique pas et donc pas besoin de s’en préoccuper :
Enfin, certaines personnes ne doivent pas être reconnaissables en photographie comme les forces de l’ordre en exercice (police, gendarmerie, militaires), les détenus, etc.

  • Si c’est un groupe de plus de 7 personnes ne mettant pas en avant l’une d’entre elles ;
  • Si on traite de hot news (l’actu chaude en gros) ;
  • S’il s’agit d’une personnalité publique ;
  • Si la personne n’est pas reconnaissable (attention un tatouage est un signe reconnaissable) ;
  • Si la personne pose en studio (difficile d’argumenter devant un juge que l’image a été prise à notre insu…).


Vous ne savez pas quel formulaire utiliser ? Vous en trouverez facilement sur le net. Pensez à utiliser un formulaire adapté à votre activité. En presse, les conditions de cession de droit à l’image peuvent être différentes que pour la com institutionnelle par exemple. Et sinon vous me contactez et je vous enverrai avec plaisir l’un des formulaires que j’utilise.


Comment faire un bon portrait pour vos relations presse ?

Le dirigeant de la start-up Clarinet pour le magasine Les Échos Week-end. 
Crédit Laurent Mayeux

Travaillant à la fois avec des entreprises pour leur communication institutionnelle et avec la presse écrite nationale, je me rends souvent compte que le portrait presse est négligé ou pris à la légère faute de temps. Un bon portrait presse peut démultiplier la réussite de votre communication externe et à l’inverse un mauvais portrait peut ruiner vos efforts.

Qu’est ce qui fait un bon portrait presse ?

C’est simple, c’est celui qui donne envie de lire l’article, avant même de mettre en avant le dirigeant, ou la personne portraitisée. Et c’est bien souvent là, l’écueil dans lequel tombent pas mal d’entreprises en souhaitant valoriser avant tout le dirigeant. Evidemment c’est important, mais cela ne doit pas être le 1er objectif.

Le portrait que vous ne maitriserez pas

C’est celui qui vous est imposé par le média. Je m’explique. La rédaction vous contacte, suite à une actu vous concernant ou parce que vous avez envoyé un communiqué de presse il y a quelques temps, mais qui n’avait pas suscité un papier tout de suite. Cela arrive souvent quand vous envoyez un CP. En tant que communiquant, vous relancez le média auquel vous avez envoyé le CP, et le journaliste vous répond qu’il a bien pris note de votre actu mais qu’il vous recontactera plus tard pour éventuellement diffuser quelque chose qui s’inscrira dans l’actu du média.

Et enfin la rédaction vous appelle et vous demande à tout hasard un portrait pour un papier qui doit sortir demain, mais vous n’en avez pas, en tous cas, rien de récent. L’iconographe décide donc de vous envoyer un photographe pour réaliser ce fameux portrait. Et là, ce n’est plus vous qui maitrisez les choses, mais la rédaction car le photographe en question est payé par cette dernière et non par vous. Personnellement quand je fais un tel portrait, je vais m’efforcer de surprendre le lecteur mais pas forcément de plaire à l’entreprise ou au dirigeant. En presse surtout en PQN (presse quotidienne nationale), on demande rarement aux personnes photographiées de sourire par exemple. Et le photographe a parfois carte blanche. C’est d’ailleurs l’intérêt de travailler pour la presse en tant que photographe. En outre, vous ne pourrez pas récupérer le portrait car les droits sont uniquement cédés au journal bien souvent.

Anticipez pour réaliser un bon portrait presse.

A l’inverse, si vous avez pris le temps de réaliser à l’avance une série de portraits pouvant répondre à différents usages médiatiques, vous serez en mesure d’envoyer une ou plusieurs versions qui seront susceptibles de plaire au journaliste.

Pour cette série de portraits, il faut se projeter dans différents cas de figure. Le portrait sur fond neutre en studio a l’avantage d’être passe-partout avec plusieurs attitudes et cadrages. Mais ne négligez pas non plus une série de portraits dans l’environnement de l’entreprise, si tant est qu’il soit raccord avec l’identité de votre entreprise et vos objectifs du moment. Votre entreprise a réalisé un gros investissement pour votre RSE ? Montrez-le dans l’image ou tout du moins suggérez-le ! Vous avez mené une grande campagne de recrutements ? Faites poser votre DG au beau milieu de ses équipes ou d’un open-space et non dans son bureau sous prétexte que celui-ci est prestigieux !

Un tel portrait nécessite un minimum de technique…

C’est évidemment là que le photographe professionnel saura vous guider et vous conseiller pour mettre tout cela en images, que ce soit en studio ou dans l’entreprise. En plus de trouver le bon cadrage, le photographe vous fournira une image techniquement qualitative, à la bonne résolution, avec un éclairage professionnel.

Il pourra aussi demander à votre patron de remonter sa braguette (c’est du vécu et pas qu’une fois !) ou de changer de cravate si celle-ci n’est pas en accord avec le reste de la tenue, ce qui est parfois plus délicat pour le ou la responsable de communication de l’entreprise…


29 Novembre 2022, 11h45

Au fur et à mesure que je roule vers ma destination, je doute. Un peu de brume, un ciel laiteux, c’est brouillasseux. Je commence à me faire à l’idée.

Photographier à la chambre, ce n’est pas rien. On créé une image, on ne la prend pas. Chaque déclenchement est utile, surtout compte-tenu du prix des films. 

J’arrive sur site. Je sors de la voiture, je tourne autour de mon sujet. Pas d’émotion, la lumière n’est pas au rendez-vous. Le paysage que j’ai dans la tête n’est pas celui que je vois.  Je remonte en voiture. Je ne ferai pas l’image aujourd’hui. 


Qui est propriétaire des photographies ?

C’est une question qui revient souvent sur le tapis. La réponse est simple, c’est le photographe ! Mais bon, je vais préciser un peu plus les choses…

Bien souvent, les gens font l’amalgame sur cette notion. Les clients pensent être propriétaires des images qu’ils ont commandé et payé au photographe. C’est légitime, me direz-vous.

Nous, photographes exerçant en France, sommes soumis au droit d’auteur et donc au Code de Propriété Intellectuelle, tout comme les musiciens ou les journalistes. Et le droit d’auteur se décompose en 2 volets :

Le droit patrimonial : c’est tout simplement la rétribution financière que vous réglez au photographe auteur en échange de la possibilité d’utiliser les images dans des conditions précises, stipul

Le droit moral : il est inaliénable, imprescriptible et perpétuel. Il se matérialise de 3 façons. Il se matérialise par le droit au respect de l’auteur, de l’oeuvre et le droit de divulgation.

En résumé, en France, et comme je l’entends souvent, le libre de droit n’a aucune valeur juridique. Si vous demandez à un photographe, une cession “libre de droits” purement anglo-saxonne, vous vous exposez au risque que ce dernier fasse valoir son droit moral à tout moment. Et finalement, autant le photographe que le diffuseur ne sont protégés.

C’est comme pour beaucoup d’aspects juridiques et de contrats. Tant que tout va bien et que tout le monde s’entend, ça roule. Mais un beau jour, tout peut changer…

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